Mais Djerassi n'est pas un chimiste comme les autres. Peu connu en France, sauf de ses pairs scientifiques, cet Américain d'adoption incarne l'homme cultivé qui fut l'idéal de l'Europe, depuis la Renaissance jusqu'au xxe siècle : savant, musicien et mélomane, mécène et collectionneur d'art, sportif passionné. Ecrivain enfin, ultime conquête sur soi d'un bourreau de travail qui avoue que "la pression de l'ambition peut être un poison", mais réussit à mener, à 87 ans, entre San Francisco, Vienne et Londres, une existence cosmopolite dont le rythme épuiserait beaucoup de quadragénaires.